Etude de la contribution de la diversité des cultures et des activités agricoles à la résilience des agrosystèmes du plateau de Valensole
Le plateau de Valensole, est concerné par plusieurs problématiques : écologiques avec une
importante pollution aux nitrates, sanitaires avec le dépérissement du lavandin, économiques avec
une filière blé dur mise en difficulté par des prix faibles et une filière légumineuse difficile à
construire ou encore climatiques avec des périodes de sécheresse de plus en plus longues et
intenses. Les acteurs du territoire, ayant conscience de ces enjeux, ont mis en place le projet Regain
pour encourager les pratiques agro-écologiques et cette dynamique en fait un territoire de choix
pour étudier les agrosystèmes et leur possible évolution. La diversification des activités agricoles
est souvent citée comme facteur d’amélioration pour ces problématiques grâce à différentes
actions : meilleure efficience de l’utilisation des ressources, sécurisation du revenu agricole,
diminution de la pression des bio-agresseurs et amélioration de la résilience des agrosystèmes.
Dans l’objectif d’analyser la contribution de la diversité des activités agricoles à la
résilience des agrosystèmes du plateau de Valensole, nous avons utilisé et amélioré différents
travaux réalisés sur ce territoire, notamment une base de données des activités agricoles du plateau
et un modèle bio-économique construit sur la base d’une exploitation réelle. Le travail réalisé dans
cette étude a d’abord consisté à ajouter de nouvelles cultures dans la base de données et à adapter le
modèle bio-économique sur deux nouvelles exploitations agricoles. Nous étudions donc trois
exploitations réelles du plateau présentant des caractéristiques différentes : la première est située
dans la zone irrigable du plateau, la deuxième est touchée par le dépérissement, et la troisième est
en polyculture-élevage. Nous avons alors utilisé le modèle pour réaliser plusieurs séries de
simulations sur trois thématiques : (a) la modification des marchés en jouant sur les prix de vente
du blé dur, du lavandin et des légumineuses à graines, (b) l’évolution d’alternatives techniques
avec le développement du réseau d’irrigation sur tout le plateau ou l’enherbement du lavandin, et
(c) un changement de règlementation en diminuant les IFT.
On constate dans les résultats que le rôle que pouvaient jouer les légumineuses en tant que
cultures de diversification n’est pas autant mis en avant que l’on pouvait supposer. Le fait que nos
trois exploitations agricoles soient initialement très diversifiées avec une importante part de
légumineuses a pour conséquence qu’on observe une tendance générale à la diminution de leur
surface pour des cultures plus rentables et plus sécurisantes comme le blé dur ou le lavandin, les
principales cultures du plateau de Valensole. Nous mettons tout de même en avant un rôle des
légumineuses dans la diminution de l’impact agro-environnemental de systèmes étudiés, mais les
résultats sur les conséquences sur la résilience de ces systèmes, quantifiée par le maintien de leur
structure et de leurs performances demandent à être affinés davantage. L’étude devra être
poursuivie en ajoutant d’autres exploitations agricoles actuellement peu diversifiées en
légumineuses pouvant servir de point de comparaison avec les trois exploitations étudiées,
notamment concernant l’impact des légumineuses sur les performances et la résilience des
agrosystèmes. Aussi, ce travail pourra aller plus loin en construisant des scénarios complexes qui
croiseront les simulations testées ici. L’objectif est d’obtenir des résultats plus fins pour tirer de
meilleures conclusions sur le rôle que peuvent jouer les légumineuses dans les agrosystèmes du
plateau de Valensole.
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