Caractérisation des systèmes agroforestiers et besoins de suivi de services écosystémiques associés en exploitations viticoles
La viticulture du sud de la France est confrontée à des défis majeurs liés au changement climatique : hausse des températures, sécheresses prolongées, événements extrêmes et pression accrue sur les sols et la biodiversité. L’agroforesterie viticole, intégrant des arbres sous forme de haies, alignements ou bosquets au sein des vignobles, est envisagée comme une stratégie d’adaptation et d’atténuation, fournissant divers services écosystémiques (régulation microclimatique, stockage de carbone, préservation de la biodiversité). Ce stage, mené au sein de l’UMR ABSys et financé par la Chaire AgroSYS, visait à caractériser les systèmes agroforestiers viticoles existants chez 13 domaines partenaires de la Chaire AgroSys répartis entre l’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine et la région Provence Alpes Côte d’Azur. Par ailleurs, l’objectif était d’identifier leurs besoins pour un futur protocole de suivi de services écosystémiques rendus par ces systèmes.
10 entretiens semi-directifs ont permis de décrire les profils sociotechniques des treize exploitations, les types d’aménagements agroforestiers, leurs modes de gestion, les services écosystémiques attendus et les indicateurs jugés prioritaires pour l’évaluation de ces systèmes. Les résultats montrent une grande diversité de dispositifs : haies récentes (présentes dans tous les domaines), haies anciennes (4 exploitations), arbres intraparcelaire (3 exploitations) et les systèmes atypiques comme la vitiforesterie inclusive et la viticulture en permaculture (2 exploitations). Les motivations des viticulteurs ont été classés en 4 catégories de services écosystémiques : régulation (protection contre le gel, brise-vent, résilience climatique), soutien à la biodiversité, production (fruitiers) et valorisation paysagère. La biodiversité est le service écosystémique le plus attendu, suivie par la régulation des bio agresseurs et l’amélioration des sols. Les indicateurs de suivi jugés prioritaires concernent la biodiversité (faune, flore, auxiliaires), la santé des vignes, les effets microclimatiques et la viabilité économique des systèmes.
Ces éléments constituent une base pour concevoir un protocole commun d’évaluation de ces systèmes au long-terme. Enfin, cette étude invite à d’avantage creuser la compréhension du concept d’agroforesterie viticole qui reste variable d’une personne interrogée à l’autre et à ouvrir cette démarche aux systèmes arborés non viticoles développés dans les domaines de la chaire AgroSys.
Pour en savoir plus, consultez le mémoire associé à ce stage.